Et voilà, c'est les vacances. Nous prenons la route cet après midi. J'ai du mal à savoir si le bonheur de passer ces 4 semaines dans le Gard est plus fort que l'angoisse de ne pas être avec Fiona...Je ne crois pas.
Je ne pouvais pas partir sans vous laisser cette vidéo que certains d'entre vous connaissent déjà mais qui se regarde avec toujours autant d'émotion et d'intérêt. Bisous à tous et à très bientôt.
Vidéo
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C'est le départ
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Un slam d'Hakim
Un Grand Homme.
Hakim est un Grand Homme dont les mots m’ont fait frémir.
Oui, j’ai vibré à chaque lettre, chaque mot, chaque phrase.
Ses textes m’ont transportée.
Les expressions de son visage aussi.
J’ai revu et revu la vidéo de l’Abbé Pierre.
Cet Abbé Pierre dont j’avais fait référence au jeu de Danny, en répondant sans hésiter une seconde à la question « Si vous étiez une personne connue » :
« l’Abbé Pierre pour sa franchise, sa faiblesse avouée, son amour sans limite ».
J’ai osé aller à la rencontre d’Hakim ce soir là. Le désir de lui parler dépassait de loin ma timidité. Et nous avons échangé quelques mots sur son slam « L’Autre ».
Hakim je te remercie pour ta gentillesse, tes mots réconfortants et de m’avoir envoyé comme promis ce texte qui m’a profondément touchée.
L’autre
L’handicapé : non voyant, non entendant, non valide, on leur a toujours dit : « NON » !
C’est pas parce qu’on est différent, qu’on est pas pareil !
Le paralysé :
Je suis à mobilité réduite
Et on réduit ma mobilité
Mes pieds dans leur prison
Ont des rêves d’évasion
Moi je voudrais voyager
Sans ménager ma monture
Je voudrais m’envoler
Mais trop lourde est l’armure
Qui me cloue à ce sol
Comme les racines d’un arbre
Eux, leurs feuilles s’envolent
Moi, je reste de marbre
Les bras croisés
Les jambes pliées
Ce dont on me prive
Tout ce qu’il vous arrive
Moi je le vis assis
Ou allongé sur mon lit
On m’aide par des compliments
On m’aide par des compléments
Je ne peux pas me mouvoir
Mais je peux m’émouvoir
Mais mon fauteuil roulant
Ne vaut pas le déplacement
L’aveugle :
Je n’ai plus le sens de la vue
Mais garde en vue tous mes sens
Mes pas à la baguette
Se font à l’aveuglette
La lumière de mon regard
Est une ombre qui me poursuit
Le soleil éteint son phare
Et m’a présenté la nuit
Et l’obscurité veille
A maintenir sa bâche
Où la lumière du soleil
Vient jouer à cache-cache
Les couleurs éclatantes
Sont restées sous sa tente
Ce dont me privent les humains
M’est offert par un chien
Le sourd :
Vous, les signes du langage
Moi, le langage des signes
Vous avez le poids des mots
Moi, la lourdeur du silence
Il y a la surdité
Et puis l’absurdité
« Vous avez le droit de garder le silence »
Et moi j’ai le droit de le rompre !
Le muet :
Il y en a réduits au silence
Et d’autres que le silence réduit
Le pire n’est pas d’être privé
De l’usage de la parole
Le pire, c’est quand je vois l’usage
Que vous faites de la parole
Vous jetez l’anathème
Sur des mots espérés
Vous pouvez dire : « je t’aime »
Et vous vous en privez
Il y a moins de sourds-muets
Qu’il y a de sourds
Qui sont restés muets
Car vous pouvez dire : « je t’aime »
Et vous vous en privez
Le fou :
Je suis le fou qu’on garde
Avec des garde-fous
On m’appelle « le débile »
On rigole de nous
Et j’ai trouvé asile
Dans une maison de fous
Moi je suis le fou
Dans ce monde de dingues
Dans cette vie où
On tue pour des fringues
Car il y a le fou du roi
Et le roi des fous
Des Hitler, des Mobutu
Ont un succès fou
Des fous à lier
Et des alliés fous
Il y a des tabous
Sortis de vos écoles
Où l’amour fou
Est une idée folle
Les nains :
Je suis de petite taille
Alors on taille les petits
On a fabriqué
Le haut et le bas
La haute société
Et la France d’en bas
On veut être normal
Pas être rabaissés
Ni au pied du mur
Ni un piédestal
Juste un pied…d’égalité !
Et malgré l’humour que suscitent nos sens
On a gardé le sens de l’humour
LE PARALYSÉ : lorsqu’on me dit : « Ca marche »
Et que je réponds « Ca roule »
LE MUET : lorsqu’on me dit « Je te crois sur parole »
Et que je réponds avec les mains
LE SOURD : lorsqu’on me dit : « Je s’rai toujours à l’écoute »
Et que je réponds : « Alors on va pouvoir s’entendre »
L’AVEUGLE : lorsqu’on me dit : « J’espère qu’on se reverra »
Et que je réponds : « Moi aussi »
L’handicapé :
On l’a toujours dévisagé
Regardé de la tête aux pieds
LE SOURD veut être entendu
LE MUET veut qu’on en parle
LE PARALYSÉ veut que ça bouge
Et tout cela L’AVEUGLE…voudrait le voir
PAROLES D’HAKIM
POUR REX & FAUST
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A chacun son défilé
Grande et belle soirée hier organisée par la Fédération Française du Sport Adapté.
Un lieu magique : la Salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville de Paris. Feuilles d’or et lustres en cristal Baccarat et toutes les provinces de France représentées. La salle des fêtes est à elle seule un fabuleux spectacle.
Après le discours de Véronique Dubarry, adjointe au Maire de Paris chargée des personnes en situation de Handicap et de Yves Foucault, Président de la FFSA, le spectacle a commencé.
Hakim, célèbre slameur très engagé dans l’humanitaire nous a chanté un slam sur l’Abbé Pierre
Suivi d’un slam tout autant émouvant sur le handicap que je mettrai en ligne plus tard. Juste le temps de récupérer le texte.
Puis le moment que j’attendais plus particulièrement, le défilé de mode du styliste Chris Ambraise .
Un défilé très professionnel, des vêtements jeunes, originaux et très esthétiques qui peuvent être portés par toutes personnes valides ou invalides, un designer de mode charmant rencontré une première fois lors d’un défilé à Paris XVIII il y a environ 2 ans, puis lors des salons du handicap et des petits salons associatifs à Paris.
Chris est un homme de cœur. Il n’y a qu’à regarder ses yeux pour le sentir au fond de soi.
Je me rappelle le jour où Fiona l’a rencontré, elle avait été séduite par sa spontanéité du coeur.
Je souhaite à Chris tout simplement la réussite !
Un deuxième défilé, Faya , styliste engagé dans le sport et le handicap.
Et la robe en chocolat (si,si, j'en ai mangé un morceau... véridique !)
Humanitaria, association dont le projet vise l’insertion des jeunes par la culture et le sport, nous a présenté une animation de danse.
Pour clôturer ce spectacle, un petit mot du célèbre styliste africain, Alphadi et de Rachel Legrain-Trapani, miss France 2007.
Et, avant de repartir, petit tour au cocktail dans un non moins fastueux salon de l’Hôtel de Ville.
Petit moment privilégié où j’ai pu discuter un peu avec Hakim et saluer quelques connaissances.
Une soirée où tout le monde avait le même objectif et le regard dans la même direction.
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Vidéo Fiona
"Pour moi les gens mentent quand ils disent que les émotions n’existent pas.
Pour moi c’est derrière les émotions que l’être humain existe vraiment.
Pour tous les gens joie d’exister à travers notre cœur.
Ecoutez votre cœur plutôt que votre tête.
Un jour l’humain grandira lorsqu’il aura compris ça."
Texte de Fiona - 13 janvier 2003