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Tristesse

  • Lettre à un ami

     

    Lettre à un ami…

     

     

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    Tu es parti mon Grand, quelque part vers un ailleurs, un monde mystérieux sans espace temps.
    Sur le pas de la porte, telles des feuilles mortes, tu as laissé tomber tes os fracassés, ton corps blessé, tes effroyables douleurs, pour t’envoler le regard éclairé, le cœur léger, comblé d’un amour intemporel. Et,  tu t’es retourné, immensément grand, le visage serein, le sourire radieux…apaisé.

    Tu reviendras certainement,  parfois la boutade au coin des lèvres, plaisanter certains ou, tendrement, réconforter les tiens.

    Ou que tu sois, ou que tu ailles, tu resteras présent. Tes mots ne cesseront d’exister, tes rires de nous réchauffer, ta voix de bercer nos pensées, ton courage de nous réveiller, ta franchise de gentiment nous bousculer et, ta grande Âme de nous éclairer.

    Vogue Mon Grand, je ne t’oublierai jamais l’Ami …

     

  • Une fois n'est pas coutume

     

    Je suis mal ce soir. Je me sens perdue, à la dérive, je tombe dans ce précipice tant connu. Précipice ami-ennemi. Je m’y sens bien parfois, mais je ne veux pas, je me retiens aux parois…Je glisse. Non, je ne tomberais pas !

    Je prends conscience que je ne peux pas vivre ici. C’est trop dur, trop douloureux. Un passé qui me revient dans la tronche, comme un boomerang malsain qui cherche à atteindre sa cible, à la toucher dans le mille, à la blesser, la tuer.

    Marcher, simplement marcher, parmi des milliers de gens où je me sens seule au monde, abandonnée, laissée par celle que j’aimais plus que tout au monde, plus que ma propre vie. Je ne peux pas. Je ne peux plus. Je suis devenue une névrosée phobique de certaines situations, de certains lieux.

    Je dissimule, je marche, j’avance, je ris. J’ai pourtant si mal. Mais qui peut comprendre ? Imaginez un énorme chagrin d’amour. Vous savez le chagrin énorme, le manque de l’autre, si fort, si insoutenable, à vous taper la tête contre les murs. Vous le multipliez par 10 et vous le faite durer dans le temps…Des semaines, des mois, des années, des décennies…Des vies ??

    Demain arrivera, avec un nouvel élan, un nouvel effort pour voir le meilleur dans tout ce qui m’entoure, et je vais repartir doucement, comme tant d’autres mamans et papas qui ont perdu leur petit être cher.

     

     

  • Mes dimanches soirs

    Le dimanche soir, c’était plein de choses et rien à la fois.
    C’était un bon bain, de la musique, un massage.
    Fiona adorait.
    Le dimanche soir, c’était le mot dans son cahier pour raconter le week-end.
    Un musée, une ballade en forêt, du lèche vitrine à Parly II, des jeux de sociétés, une soirée en famille ou entre amis, un séjour à la campagne, Fiona avait toujours plein de choses à raconter.
    Le dimanche soir, nous parlions avec le clavier, comme d’autres soirs.
    Le dimanche soir c’était l’organisation de la semaine. Un rituel.

    J’aimais mais je me disais aussi que je vivais dans une prison dorée…J’étouffais parfois, je voulais autre chose, davantage de temps pour moi. J’ai la franchise de le dire aujourd’hui. La tristesse aussi de me dire j’ai pu penser ça.

    Aujourd’hui, ces dimanches soirs me manquent. Un dimanche soir sans enfant, n’a plus le même sens. C’est comme un noël entre adultes…Il manque l’essentiel.

    Et Fiona me manque. Chaque jour j’avance, je gravis cette montagne, seule. Je suis seule sans ma fille. Seule, face à mes peurs et mes angoisses. Face à ce manque que son départ a installé en moi. Rien n’y fait.

    Les mois passant, je suis devenue lucide. Lucide de ce chagrin, de la vie, du temps qui ne guérira rien. Je suis devenue lucide sur le monde qui m’entoure. Lucide de mes aspirations, de ce qu’il reste, de ce que je dois entreprendre. Lucide du chemin que je dois emprunter, où je dois aller. Lucide de ce qui ne m’intéresse plus.

    Je suis lucide. C’est énorme. Triste et lucide. Joyeuse et lucide. Quoi qu’il se passe autour de moi ou dans ma vie, je garde cette lucidité qui fait de moi un être peut être plus en recul mais tellement plus attentif. Attentif, oui. Je m’ouvre comme jamais. Sachez le, quoique vous pensez.

    Je suis née un jour sans savoir ce que serait ma vie. Comme chacun. Je me revois à quatre an dessiner le petit prince sur des carreaux de céramique, dans une école mixte valides-invalides, entourée de ces enfants extraordinaires. Je me revois, sous le choc, dans un centre pour adultes handicapés mentaux, venant voir ma cousine, éducatrice à l’Arche. Je me revois ensuite, en maison de repos, à 14 ans, suite à une intervention des pieds, me prendre d’amitié pour un jeune trisomique. Je me revois, à 28 ans, dans cette région des Yvelines, près de l’hôpital de Garches, enceinte jusqu’aux dents, me  disant que toutes ces personnes en fauteuil roulant dans le coin allaient me foutre la poisse. Je me revois juste après, avec mon bébé différent dans les bras. Pas de bol ! Quelle richesse. J’en veux encore !!!

    Mon bébé, devenu belle ado au doux caractère bien trempé, me manque. Et mes dimanches soirs ne sont plus les mêmes. Ils ne seront plus jamais les mêmes

    Et vous, vos dimanches soirs ? Comment les aimez vous ?

  • L'automne

    L’automne s’installe doucement, transformant les sons, modifiant leur résonnance, remplaçant les couleurs. La luminosité se meure quelque peu, le soleil s’absente, la lune nous nargue, les cigales se sont éteintes.

    C’est alors que je m’invente des projets, des vacances d’hiver au soleil, des week-ends sous le vent, des extrêmes, des sourires et des rires fous. C’est alors que je mets le turbo pour ne pas voir le déclin de l’été, pour ne pas avoir le temps, le temps de rien, le temps de penser.

    Et c’est alors aussi que je me sens seule, perdue.
    Contrainte de faire face en silence aux reproches et aux mots méprisants de l’une et, contrainte de faire face en actions aux attaques juridiques de l’autre.
    Affectée d’observer impuissante les maux d’un proche, le chagrin de quelques amies, la maladie d'autres.
    Et en moi, toujours cette douloureuse et silencieuse souffrance du même manque.

  • Chagrin

    Ma dernière note date du 18 juillet, le jour des 19 ans de Fiona.

    Quoique je fasse, où que j’aille, Fiona est continuellement dans mes pensées. J’ai cru pendant de longs mois que je pouvais guérir de ce chagrin, soigner ces angoisses, revivre totalement.

    Je suis partie en Grèce, du rêve, de la beauté plein les yeux, de la sérénité, des instants délicieux. Le bonheur certainement mais un bonheur ombragé par ce manque de ma fille.

    En rentrant je me suis mise à fond dans les gîtes, quelques menus travaux, les meubles, la déco. Du monde à la maison, des amis, la famille. Un semblant de bonheur. Mais ce manque persistant me ramène sans cesse à cette réalité.

    Puis, je suis partie dix jours à Saint Germain en Laye. Là-bas, tout me ramène à elle. Je me sens heureuse d’être si proche de cette vie si lointaine…Je croise ceux qui l’ont connue, je rentre dans les mêmes boutiques, je refais les mêmes parcours, je marche sur les mêmes pavés.  Certes, sans elle. Mais je touche mon ancienne vie du regard.

    Ce retour à Fontarèches est un retour à la réalité. Submergée par des soucis au niveau des gîtes, submergée par le chagrin surtout. Je me sens lasse de me lever le matin et de devoir affronter ce combat du manque. J’en arrive à me dire, si seulement j’avais pu « conserver » son corps près de moi pour la toucher…des choses qui ne se disent pas dans notre civilisation où la mort est un sujet tabou. Je sais. Désolée pour ceux que ces mots dérangent.

    Je me perds dans mes souvenirs et je m’y accroche pour mieux vivre ou survivre. Tant de choses m’échappent ou me glissent dessus. J’ai perdu mon essentiel. Alors je me détache de certaines choses pour m’attacher parfois à des détails qui me paraissent vitaux. Tout comme cette belle marguerite  que j’ai fait faire par une créatrice au décès de Fiona.  Un pendentif en forme de marguerite en or blanc parsemée de diamants. Belle marguerite à l’image de Fiona, les diamants signe de notre Amour pur et éternel. Ce bijou renfermait un peu de ses cendres. Le 12 juin dernier, jour de mon anniversaire, j’ai perdu ce bijou auquel j’étais attachée comme à la prunelle de mes yeux. Je n’y ai lu aucun message…mais  je n’en ai pas dormi pendant des nuits.

    Des détails qui embrument les yeux et donnent des coups en plein cœur, comme ce document administratif trouvé par hasard ce matin où est inscrit son nom et prénom, née le 18/07/1991 à Saint Germain en Laye, décédée le 24/02/2008 au Chesnay. Je ne l’ai pas encore avalé, ni intégré et encore moins digéré. Je ne peux tout simplement pas y croire.

    Et pourtant je crois pouvoir dire que je suis une battante, une optimiste, une de celles qui savent rebondir. Mais ce chagrin est sans nom tant sa puissance m’envahit des pieds à la tête, me laisse sans voix et sans mouvements.

    Une chanson de Michel Berger, le Paradis Blanc
    podcast

  • Coup de blues

    Léger petit coup de blues aujourd’hui comme ça m’arrive encore parfois.

    J’ai passé une très mauvaise nuit. Couchée à 23h30, levée à 2h30 du mat, recouchée à 4h30, relevée à 9h. Une nuit hachée où j’ai eu le temps de penser.

    Penser aux gîtes, à leur rénovation, aux risques que je prends,  à tout ce que je ne dois pas oublier (de la petite cuillère à l’aspirateur en passant par le couteau à huitres et le petit détail indispensable). J’ai acheté le plus gros des meubles, ils attendent encore emballés. J’ai reçu la semaine dernière les 10 sommiers et matelas, je reçois cet après-midi les couettes, les draps, les oreillers…

    Penser à la déco, la touche finale qui devra être sans faute et que je prendrai le temps de finir durant l’été.

    Penser à mon permis…Je me suis remise à fond dans le code, plusieurs heures par jour.  Mais vous savez que c’est devenu un sujet tabou… du même genre que la question posée à certaines « quand est ce que tu fais un enfant ?» moi j’ai entendu pendant 20 ans « quand est ce que tu passes ton permis? ».  Je répondrai dorénavant « peut être un jour ! ». En attendant, je vais me remettre au scooteur. Dès demain d’ailleurs puisque j’ai rendez vous à Uzès pour mon futur site internet.

    Et cette nuit, comme chaque nuit, chaque jour, chaque instant de ma vie, j’ai pensé à Fiona. A ma nénette dont l’absence me pèse toujours autant. C’est un vide intérieur parfois très douloureux. Difficile de trouver les mots exacts tant je me sens encore paumée parfois dans cette vie sans elle.  J’ai eu l’impression d’errer pendant 2 ans. A présent je vis, je revis mais ma douleur ne s’est pas cicatrisée.

    Son prénom sonne encore dans ma tête comme une fleur, la marguerite que j’ai de suite assimilé à Fiona, sans savoir vraiment pourquoi. Le prénom Fiona est issu du gaélique Fionu qui signifie blanc, au sens d’éclatant, de merveilleux. Quand j’étais enceinte et que j’ai choisi ce prénom, j’ignorais alors qu’il y aurait une énorme négligence médicale à l’accouchement et que je devrais faire face à quinze années de procès.  J’ignorais que mon petit bout serait différent, J’ignorais cette vie à venir, ce combat, cette richesse, ce grand Amour, ce « après ».  Je ne regrette rien.  J’ai tellement appris.

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    La nuit, mes pensées vagabondent.

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