Sans toi
Fontarèches, "la maison de Fiona". Choisie par Fiona. C’était fin août 2007, il y a tout juste un an.
Nous revoyons encore Fiona lors des visites de maisons, la tête qu’elle faisait en sortant en disait long…
Et puis soudain, son regard pétillant en visitant cette maison, ses beaux volumes, son immense jardin plein d’arbres fruitiers et de fleurs. Et leurs propriétaires charmants.
Elle était heureuse à l’idée d’avoir une maison pour les week-ends prolongés, les vacances. Un lieu où nous irions tous les trois nous ressourcer, sans avoir à galérer pour trouver un hôtel suffisamment adapté. Un lieu où elle aurait sa chambre, ses petites affaires personnelles.
Dès le retour en Ile de France, Fiona nous disait déjà « nous pourrions partir ce week-end dans l’autre maison ».
Elle aimait bouger la nénette.
Nos premières vacances sans notre puce...
La première semaine, nous avons terminé les peintures et la déco de la maison.
Il faisait plus de 35°, un grand ciel bleu, pas de vent, les cigales se réveillaient tôt le matin, nous entendions les moutons au loin, et les fleurs jaillissaient de tous les coins du jardin.
Nous avons fait la chasse aux essaims d’abeilles dans la boite aux lettres, les tuiles, les volets (une piqûre pour moi en prime), les fourmis se sont chargées du reste.
La famille est arrivée et les jours ont défilé
entre randonnées,
promenades dans la garrigue,
plaisir des yeux,
visite des villages, ballades dans la belle ville d’Uzès,
journée chez Marie et Bernardo (merci les amis pour cette agréable journée)
baignades et canoë dans la Cèze et le Gardon,
apéro et repas avec nos voisins,
rigolade à la Wii Fit, batailles de crème chantilly,
parties de pictionnary, rires, discussions, lecture, repos sur les transats, dîners au restau…et le manque de Fiona toujours là, la douleur devenant physique tant l’absence est insupportable certains jours. Les larmes qui coulent toutes seules, le regard désolé et l’étreinte de ma mère qui souffre, les bisous de mes sœurs, le regard attentif et affectueux de Jean-Luc mon beau frère, le petit mot de Mélissa pour Fiona, « je t’aime », posé près de sa photo et de sa bougie.
Rien ne sera plus jamais comme avant.
La rentrée se fait sans toi.
Cette année pas d’album photos des vacances préparé à 4 mains pour l’IME, toi complètement surexcitée et moi heureuse de te voir dans la joie.
Pas de boutique à Parly II pour t’acheter quelques vêtements d’automne, un nouveau sac et une ou deux paires de chaussures.
Pas d’inventaire des vêtements trop petits à donner à Elise parce que tu avais, comme toujours, grandit durant les vacances.
Plus de regards pétillants et de petits cris de bonheur, plus de mots tapés sur le clavier, plus de sms envoyés à tes amies éducatrices avant la reprise.
La rentrée se fait sans toi.
Tu nous as quittés il y a tout juste 6 mois aujourd’hui. C’est hier et il y a si longtemps. Trop longtemps.
Je t’aime tant, nous t’aimons tant.