Ce matin, un grand soleil lumineux dans un beau ciel bleu.
Je prends mon petit carton sous le bras direction la poste.
Je respire à pleins poumons…quelle chance de sentir cette sensation de fraicheur dans mes poumons.
Je passe sous le noyer. Mes voisins sont passés avant…chaque année je loupe la cueillette.
Je longe le sentier. Je me sens bien. Nous partons à Fontarèches demain soir et nous rentrerons lundi soir. Et Marie vient dîner samedi soir. Ça me fait tellement plaisir.
J’arrive dans la rue principale du vieux Mareil. Une vielle rue pavée. Je croise des mamans qui vont chercher leurs gamins à la petite école.
Une odeur de baguette fraiche vient me chatouiller les narines. Je descends la route de la mairie jusqu’à la poste. Un petit vieux dépose de l’argent sur son compte. Puis sur le compte de son épouse. Ah il avait oublié, il veut des timbres. Si possible de beaux timbres. Il fait son choix, il hésite, il prends son temps. Il a tellement raison de prendre son temps.
Je dépose mon colis et j’en prends un autre. Deux belles chemises pour Pierre commandées sur Fruit Rouge. Vous ne connaissez pas Fruit Rouge ? Tant mieux pour vous, il vaut mieux ne pas connaître…
Je décide de faire un détour pour rentrer. Je passe devant le chemin des Groux de la Selle. Je vois notre ancienne maison. Les images affluent. Je nous revois avec Fiona.
Je repense à mon ancienne voisine. Elle était bien gentille, un peu « bavarde » mais gentille. Un jour, elle a fait tout un pataquès auprès de la mairie à cause de notre place réservée pour personne handicapée qui empiétait très légèrement devant chez elle. La longueur de la place avait été calculée, avec son accord, en fonction du véhicule qui venait chercher Fiona le matin. Enfin, tout ça n’est pas grave. Fiona a dû s’arranger depuis avec elle. Elles sont à nouveau près l’une de l’autre maintenant.
Je remonte par la rue des closeaux, tout droit jusqu’à la maison.
Je dépose le colis, je prends mon appareil photo, une éponge, des gants en plastique et je repars en direction du cimetière.
Un peu de jardinage et de nettoyage sur la tombe de Fiona.
J’hésite à prendre une photo de la vue sur la ville. Non, je ne préfère pas, je ne sais pas pourquoi.
Je la prendrai d'un autre endroit.
Il fait si beau, si bon…Je repousse la grande porte verte et je me dirige vers les vergers.
Je suis seule, j’espère ne pas rencontrer un chien. J’en ai une peur bleue.
Je contemple, j’observe, j’admire, je m’évade. Je me sens heureuse.
Si aujourd'hui nous ne sommes pas heureux, quel jour devrons-nous attendre pour l'être ?
Hsun-Tzu - Philosophe chinois