La nuit, quand la vision de ton visage me sort délicatement de mon sommeil et m'offre quelques instants de ton sourire éclatant, la joie s'empare de tout mon être.
Quelques fugaces secondes...juste le temps de sentir mes battements de coeur résonner d'espoir, puis s'éteindre de désespoir.
La nuit m'enveloppe alors de son voile effrayant, et m'abandonne à la souffrance de cette interminable réalité laissant couler sur mes joues, non pas des larmes séchées, mais des petites gouttes de sang douloureuses et silencieuses.
Douloureuses comme le vide.
Douloureuses comme les regards complices que nous n'avons plus.
Douloureuses comme les souvenirs.
Silencieuses comme les éclats de rire que la mort nous a pris, nous laissant quelques miettes de sourires nostalgiques.
Silencieuses comme la nuit noire.
Cette nuit noire que je veux éloigner avec mes cris d'amour pour qu'elle laisse venir l'aurore et que j'entende enfin à nouveau ton souffle, dans la chambre voisine, avant de me rendormir mon coeur de maman apaisé.
La nuit, ce gouffre noir au-dessus duquel je te cherche, inlassablement, quand les étoiles ne scintillent pas dans le ciel.
La nuit, j'ai envie de hurler ton prénom à la face du monde, de le dessiner sur toutes les plages de la terre, de le graver sur les vieux murs de pierres éternels.
Qu'on ne t'oublie pas.