Le printemps vient chatouiller timidement nos yeux et nous fait miroiter des jours meilleurs où tout sera beau, éblouissant, enivrant et plein d’espoir comme ces bourgeons qui éclatent et nous démontrent une fois de plus que la vie est bien là, toujours là, encore là quoiqu’il se passe ici ou ailleurs.
Des fleurs qui viennent taquiner les tombes de nos disparus et font ainsi un pied de nez à la mort, des fleurs qui viennent plaisanter l’herbe voisine, qui s’immiscent dans nos vies, nous réveillent et nous rappellent...
Le printemps…Combien de printemps sans toi ? Je ne compte plus, peu importe, c’est douloureux de voir ces marguerites que j’effeuillais doucement avec toi « je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ». Tu rigolais aux éclats quand je te disais que j’étais folle de toi ! Je prenais parfois ta petite main entre la mienne pour enlever les pétales une à une et tu riais de plus belle. Notre fleur…
Je me rappelle le premier printemps sans toi. Il m’a été insupportable. Je l’ai trouvé injuste, impudique, déplacé. Ce printemps que nous avons tous plus ou moins peur de ne plus voir un jour… Et ses promesses de soleil, de liberté, de jours à rallonge, de balades, de nature. Ses promesses qui reprennent le dessus, malgré tout. Alors qu’on peut croire que tout s’est arrêté, figé, définitivement figé.
La plus belle des saisons certainement. Celle qui questionne le plus aussi. Le printemps c’est la vie, la naissance, la renaissance. Et certains partent quand même, d’autres se battent pour voir l’été qui viendra ensuite…puis l’automne, l’hiver.
Je voudrais vivre dans un monde où tous ces cauchemars n’existent pas. Une vie où le printemps est juste la vie de chaque instant, une vie où la perte n’existe pas, une vie où seuls la bonté et l’amour nous guident.
Le paradis peut être…
Pour toi papa, pour toi Fiona...mon immense Amour de fille, pour Marie-Thé, pour Cécile, Pascal, Pascal, pour toi Christian…et pour ceux qui vous sont proches et que je ne connais pas. Et ceux qui se battent et que je connais.