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  • Plus qu'une semaine

    Après quatre semaines passées à Montpellier (il en reste encore une...) mon constat est que cette ville est belle, superbe même, dynamique, vivante, intéressante, mais...trop de monde, trop de touristes, trop chaud, pas de nature à proximité, des kilomètres de lotissements de chaque côté de la ville.

    Randonner est difficile,  aucun chemin de rando à moins de 20 km de la ville, et encore….Tout est clôturé, rien n’est libre d’accès. Chaque espace est fermé au randonneur.

    Faire ses courses, c’est grimper une côte puissance 1000 et arriver en sueur là-haut.

    Se balader, c’est prendre un maximum de pollution dans les narines.

    Prendre la voiture, c’est se faire klaxonner et parfois insulter.

    Aller à la plage, c’est impossible, il n’y a plus de place pour ma serviette de bain.

    Visiter, c’est voir les mêmes choses au bout de 15 jours tellement c’est petit…

    Vivre ici, c’est se sentir prisonnier d’un environnement restreint. C’est ce que je ressens personnellement.

    Bref, c’est une belle ville certes, où il fait bon venir passer un samedi comme nous l’avons toujours fait ou quelques jours tout au plus mais au-delà, le séjour devient une corvée. Je parle pour moi, c'est très personnel, mais également pour  Jean-Christophe qui ne se régale absolument pas avec ses deux heures de voiture par jour pour le boulot, dans les bouchons, sans jamais avoir le loisir de réellement se détendre en rentrant le soir, dans un environnement privilégié.

    J’en reviens au Gard…Ses villages éparpillés, sa nature à perte de vue, son authenticité, sa garrigue, ses vignes, ses plaines, tous ses espaces non clôturés où chacun peut aller se promener en toute liberté. Certes, ce n’est pas assez touristique pour certain mais c’est juste parfait pour nous. Le Gard me manque, Fontarèches n’en parlons même pas…Je me languis d’aller me promener au-dessus du pont St Nicolas et m’asseoir sur un rocher dominant le Gardon. Je me languis de m’attarder à la terrasse d’un petit restaurant de village. Je me languis de traîner sans but dans les ruelles d’Uzès ou de faire mes courses à Alès. Je me languis de regarder le ciel étoilé au-dessus de la maison avant d’aller me coucher. Je me languis d’ouvrir mes volets le matin sans autre bruit que ceui des oiseaux. Je me languis de me sentir réellement vivante dans la nature qui m’entoure et m’émerveille chaque jour.

    J’en reviens aussi à paris…où je ne me lasse pas de marcher, de regarder, de lever la tête, d’admirer. Changer de quartier en quelques minutes, d’environnement, d’atmosphère en quelques stations de bus. M’attarder dans une véritable brasserie parisienne, pleine de monde et de bruit. Visiter, découvrir avec curiosité. Et me sentir réellement vivante.

    Je vous laisse avec le chant des cigales et le brouhaha d’un café parisien. Reste votre imagination pour voir ce que je vois…

  • Espoir...

     

    Dans ce monde marqué d’individualisme, d’intolérance, de malveillance et de  jugements hâtifs sur l’autre, il existe des personnes biens, intègres, généreuses, juste simples et bonnes au sens non péjoratif du terme. 

    Je l’ai rencontré à un passage très douloureux de ma vie. Le vide total, le néant, le précipice, je ne sais quel mot utiliser pour qualifier cette période. L’après d’une vie riche et heureuse, c’est certain.

    Il est arrivé dans ma vie, vide de sens, comme un ange bienveillant envoyé du ciel. Il n’aurait pu en être autrement…

    Et, même si rien n’a été facile, car beaucoup d’éléments importants nous séparaient, nous avons comblé nos lacunes et communiqué.

     

    Deux ans et demi plus tard, nous sommes plus que jamais heureux d’être ensemble, conscients de notre bonheur, protecteur envers lui, et toujours dans la communication et l’attention de l’autre. Et amoureux...

    Cette note n’est pas faite pour vous raconter notre vie, non, mais pour remercier cet homme qui partage ma vie d’avoir été sans cesse dans l’écoute de mes tourments et de n’avoir jamais eu peur de les soulager. Jean-Christophe, tu es bon, au sens le plus noble du terme. Avec moi et avec tous. C’est ta vraie nature.
    Et, vivre avec toi est d’une simplicité naturelle. Merci !

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    Je vais mieux, c’est certain. Même si le manque de ma fille, ancré en moi, est toujours douloureux. Mais, je sais aujourd’hui que je peux à nouveau ressentir de la joie en moi. Je peux rire sans penser à rien d’autre que de rire, je peux rêver, oublier « les tracas fâcheux » comme disait Fiona et…construire.

    Une note d’espoir pour ceux qui doutent : l’humain a de grandes ressources, c'est certain.

     

  • Un beau texte sur le deuil

    1 jours,1semaine,1mois, 6mois, 1 an, 2 ans, 5 ans, 10 ans, 20 ans même, nous séparent du départ de notre enfant et nous, parents en deuil, avons besoin des autres.

    Bien que nous ne soyons pas faciles à vivre, nous aimerions rencontrer de la compréhension dans notre entourage ; nous avons besoin de soutien.
    Nous aimerions que vous n'ayez pas de réserve à prononcer le nom de notre enfant mort, à nous parler de lui. Il a vécu, il est important encore pour nous ; nous avons besoin d'entendre son nom et de parler de lui ; alors, ne détournez pas la conversation. Cela nous serait doux, cela nous ferait sentir sa mystérieuse présence. Si nous sommes émus, que les larmes nous inondent le visage quand vous évoquez son souvenir, soyez sûr que ce n'est pas parce que vous nous avez blessé. C'est sa mort qui nous fait pleurer, il nous manque !
    Merci à vous de nous avoir permis de pleurer, car, chaque fois, notre cœur guérit un peu plus. Nous aimerions que vous n'essayiez pas d'oublier notre enfant, d'en effacer le souvenir chez vous en éliminant sa photo, ses dessins et autres cadeaux qu'il vous a fait. Pour nous ce serait le faire mourir une seconde fois.

    Être parent en deuil n'est pas contagieux ; ne vous éloignez pas de nous. Nous aimerions que vous sachiez que la perte d'un enfant est différente de toutes les autres pertes ; c'est la pire des tragédies. Ne la comparez pas à la perte d'un parent, d'un conjoint ou d'un animal. 

    Ne comptez pas que dans un an nous serons guéris ; nous ne serons jamais, ni ex-mère, ni ex-père de notre enfant décédé, ni guéri. Nous apprendrons à survivre à sa mort et à revivre malgré ou avec son absence. Nous aurons des hauts et des bas. Ne croyez pas trop vite que notre deuil est fini ou au contraire que nous avons besoin de soins psychiatrique. Ne nous proposez ni médicaments ni alcool ; ce ne sont que des béquilles temporaires.
    Le seul moyen de traverser un deuil, c'est de le vivre. Il faut accepter de souffrir avant de guérir. Nous espérons que vous admettrez nos réactions physiques dans le deuil.
    Peut-être allons-nous prendre ou perdre un peu de poids, dormir comme une marmotte ou devenir insomniaques.
    Le deuil rend vulnérable, sujet aux maladies et aux accidents. 

    Sachez, aussi, que tout ce que nous faisons et que vous trouvez un peu fou est tout à fait normal pendant un deuil ; la dépression, la colère, la culpabilité, la frustration, le désespoir et la remise en question des croyances et des valeurs fondamentales sont des étapes du deuil d'un enfant. 
    Essayez de nous accepter dans l'état où nous sommes momentanément sans vous froisser. 
    Il est normal que la mort d'un enfant remette en question nos valeurs et nos croyances.
    Laisse-nous remettre notre religion en question et retrouver une nouvelle harmonie avec celle-ci sans nous culpabiliser. 
    Nous aimerions que vous compreniez que le deuil transforme une personne. 
    Nous ne serons plus celle ou celui que noue étions avant la mort de notre enfant et nous ne le serons plus jamais.
    Si vous attendez que nous redevenions comme avant vous serez toujours frustré. 
    Nous devenons des personnes nouvelles avec de nouvelles valeurs, de nouveaux rêves, de nouvelles aspirations et de nouvelles croyances. Efforcez-vous de refaire connaissance avec nous ; peut-être nous apprécierez-vous de nouveau?
    Le jour anniversaire de la naissance notre enfant et celui de son décès sont très difficiles à vivre pour nous, de même que les autres fêtes et les vacances. 
    Nous aimerions qu'en ces occasions vous puissiez nous dire que vous pensez aussi à notre enfant. 

    Quand nous sommes tranquille et réservés, sachez que souvent nous pensons à lui ; alors, ne vous efforcez pas de nous divertir. 

    Les mots exacts pour le dire.
    Ne me demandez pas si j'ai réussi à le surmonter, Je ne le surmonterai jamais.
    Ne me dites pas qu'il est mieux là où il est maintenant, Il n'est pas ici auprès de moi.
    Ne me dites pas qu'il ne souffre plus, Je n'ai toujours pas accepté qu'il ait dû souffrir. 
    Ne me dites pas que vous savez ce que je ressens, A moins que vous aussi, vous ayez perdu un enfant. 
    Ne me demandez pas de guérir, Le deuil n'est pas une maladie dont on peut se débarrasser.
    Ne me dites pas "Au moins vous l'avez eu pendant tel nombre d'années", Selon vous, à quel âge votre enfant devrait-il mourir ? 
    Ne me dites pas que Dieu n'inflige pas plus que ce que l'homme peut supporter. 
    Dites-moi simplement que vous êtes désolés.
    Dites-moi simplement que vous vous souvenez de mon enfant, si vous vous rappelez de lui. 
    Laissez-moi simplement parler de mon enfant. 
    Mentionnez le nom de mon enfant.
    Laissez-moi simplement pleurer. 


    "Rita Moran."