Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Aujourd'hui

    Aujourd’hui, comme les autres jours, je serais rentrée dans ta chambre sur la pointe des pieds. Je me serais approchée de ton visage endormi et t’aurait susurré au creux de l’oreille « Joyeux anniversaire mon Amour ». Tu aurais ouvert tes yeux, tu aurais étiré tes bras en laissant échapper un petit gémissement de satisfaction, un grand sourire aux lèvres…Je t’aurais serrée contre moi, peut-être même me serais-je allongée tout près de toi afin de coller mes lèvres sur ta joue et faire claquer des dizaines de bisous, encore et encore. Tu aurais ri, c’est sûr.

    Et, je t’aurais parlé de la petite fête qui t’attendait au centre, avec tes copains et tes copines, des bougies que tu allais souffler avec eux dans l’après-midi. Puis de la fiesta du week-end à venir, avec quelques amis et la famille, tous réunis autour de toi pour fêter ton anniversaire. Ou plus simplement, juste entre nous.

    Après la toilette du matin, je t’aurais montré quelques vêtements à choisir, tu aurais fait semblant de ne rien vouloir de ces habits, juste pour me taquiner et, certainement que j’aurais marché à fond comme souvent. Puis, une fois prête, tu te serais laissée aller dans mes bras afin que je t’installe dans ta coque.

    Tu aurais été pressée de partir, excitée à l’idée de cette belle journée à venir. Nous nous serions installées dans le jardin en attendant l’arrivée du chauffeur et, j’aurais écrit quelques mots dans ton cahier de liaison.

    Tu serais partie avec un petit sourire pour moi derrière la vitre de la camionnette. J’aurais eu quelques secondes de blues, comme chaque matin après ton départ.

    A 16h30, tu serais rentrée à la maison, toute heureuse de ta journée. J’aurais sorti ton cahier pour lire les commentaires de tes éducatrices sur cet après-midi en fête. Tout aurait été indiqué, du gâteau aux pas de danse, en passant par les anecdotes et tes rires. Nous aurions bien rigolé toi et moi à la lecture du mot. Et, au fond de ton sac, j’aurais trouvé à coup sûr le cadeau de tes camarades d’unité et de tes amies éducatrices : un beau dessin, un tee-shirt avec le prénom des enfants, une casquette customisée ou un CD de Florent Pagny. Chaque année, le cadeau personnalisé qui te touchait profondément.

    Nous aurions sorti ton clavier afin que tu puisses t’exprimer à ton tour, du bout de ton petit doigt, sur cette belle journée et,  au détour d’une phrase tu aurais tapé « je t’aime maman ».

    Moi aussi je t’aime tellement…

    Dans quelques heures, je serai à Mareil-Marly, pour déposer sur ta tombe de superbes bouquets de fleurs pour tes 21 ans.

    Dis, ma nénette,  tu me suis, tu viens avec moi ?

     

  • Pascal

    Je ne connaissais de toi que ce que tu as bien voulu me dire et me montrer, de ton ancienne vie avant la maladie, de tes amis du show biz, de Florent Pagny ton ami, de ta perception du handicap avant et après, de tes projets, de tes idées toujours en ébullition, de tes craintes, de ta solitude, de ta foi.

    IMG_4785.JPG


    On s’est rencontrés par ci par là, chez ma sœur et mon beau frère, ici à Fontarèches, ailleurs, chez toi lors de quelques visites.

     

    IMG_4781.JPG


    Un soir, tu m’as parlé avec émotion et tu t’es livré. Je n’oublierai jamais ce soir là. Comme je n’oublierai jamais qu’il y a 1 mois tu m’as appelée pour me demander de venir te reposer ici. J’ai refusé, trop le chantier ici avec les travaux, trop de boulot, trop de…trop de rien ! Je regrette. Pardonne-moi.

     

    5530_1106288614787_1153923523_30277499_2682770_n.jpg


    Demain, tu seras enterré au Père Lachaise. Demain nombreux sont ceux qui vont t’accompagner. Moi, d’ici, je t’envoie tous mes plus beaux sourires pour cet ultime voyage.

    Je te garde dans mon cœur l’Ami.