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  • Jour spécial

    Aujourd'hui est un jour spécial puisque le 29 février.

    Une année bissextile, rien de particulier pour beaucoup d’entre vous, comme pour moi avant. Juste 3 jours de trop dans ce mois de février.

    Mais à présent, ce 29 février est une date dans ma vie. Et je l’attendais…N’ayant pu la vivre depuis le 29 février 2008, jour des obsèques de ma fille. C’est dingue comme un jour manquant sur le calendrier peut mettre mal à l’aise ! Comme une anomalie, un oubli ou pire…l’oubli de la personne elle-même.

    Dans mon deuil ma reconstruction, il me manquait ce jour. Ce jour où j'ai quitté son corps. Ce jour où vous étiez tous là. A travers la toile, par sms, par téléphone ou en direct, avec Pierre et moi. Je me rappelle de tout. Chaque mot, chaque visage, chaque geste, chaque larme. Je crois que c’est le jour le plus lucide de toute cette période. J’ai été spectatrice du chagrin de tous et du mien. Sans vie dans un corps inerte parti je ne sais où mais, le regard et le cœur bien présents.

    Je ne vais pas vous faire revivre les derniers instants, les derniers baisers au dessus du cercueil, les hommages rendus à l’église, les mots écrits sur un cahier, la musique écoutée lors de la cérémonie, le diaporama...

    Je n’ai rien oublié. Vous non plus.

    Ce 29 février, je me suis séparée de ton corps après cinq jours passés à la maison. Et aujourd’hui…

    J’en ressors tant d’Amour de ces 16 ans ½ passés avec toi, de ces cinq derniers jours et de cette ultime journée. Mon corps tremble encore de ce que tu m’as fait vivre ma nénette, du meilleur au pire…Du meilleur, du beau, du sublime. Je ne veux retenir que l’Amour débordant qui nous unissait, qui nous faisait pénétrer en nos âmes réciproques et me faisait te serrer fort dans mes bras jusqu’à entendre tes éclats de rire…qui me manquent tant.

    Un cap de passé aujourd’hui ? Oui, certainement car je vais bien.

    Merci mon Ange. Je t’aime du même Amour. En attendant le jour...

     

     

  • Cette journée

    On appréhende toujours ces jours de mauvais anniversaire comme s’ils allaient nous faire revivre « l’épisode » douloureux dans ses moindres détails. Et puis, on se dit qu’en définitive, ce sera une journée identique aux autres où la tristesse ne sera pas pire ou moindre qu’hier ou que demain. En effet, c’est une journée qui passe comme les autres, avec mes pensées habituelles pour celle qui me manque cruellement, comme chaque jour. Pourtant, se refaire le film de cette journée du 24 février 2008 est systématique, presque rassurante je crois. Et puis, cette année est une année particulière puisque bissextile et pour la première fois depuis son départ, je vais vivre un 29 février, jour de ses obsèques. Cela parait si dérisoire, si bête et pourtant, cette date manquante m’a terriblement soucié ces 3 dernières années.

    Ce matin en me réveillant à 6h, j’ai de suite pensé à ce dimanche matin du 24 février. J'ai pensé à cet impensable, à cet inimaginable, à cette horreur. J'ai pensé aussi à Marie-Thé, comme si souvent, qui est partie le même jour.

    Alors, oui, cette journée est toujours particulière, faite d’un retour en arrière où, malgré soi, on revit le mauvais rêve. Même si, personnellement, je me sens davantage sereine face à cette journée, sans angoisse et sans détresse. Je la revis telle qu'elle est. Un passage de ma vie qui m’appartient, qui m’a changée et a modifié considérablement le regard que je porte sur la vie. Un passage de ma vie vécu comme un tsunami qui, c'est certain, laisse des séquelles. Un passage de ma vie où j’ai perdu celle que je n’aurai jamais du perdre, mon essentiel. Et je repense à chaque minute de ce 24 février, au SAMU, au bip des machines, aux médecins de Garches, à la salle d’attente, aux visages qui m’entouraient, à mes proches, au don d’organe, au baptême ridicule fait à la va vite. Et je repense au lendemain et aux jours suivants. Je fouille alors dans les archives du blog de Fiona, je relis les notes du moment comme celle-ci.

    http://www.mesyeuxetmamainpourledire.com/archive/2008/05/13/il-faut-que-ca-sorte.html

    Je ressens l’émotion de l’instant comme si elle était dans la pièce, là, si présente, palpable dans chaque recoin. Je sens les odeurs, j’entends les sons, je vois. Autant de sentiments, d’émotions, de sensations qui m’envahissent des pieds à la tête, intacts, si réels, et qui me rappellent combien nous demeurons tous vivants où que nous soyons.

    Non, aujourd’hui, je ne serai pas triste. Impossible d’être triste. J’entends ton rire qui me rappelle ta joie de vivre, je lis tes textes qui m’apprennent encore aujourd’hui, je me plonge dans tes yeux qui me montrent le chemin et je regarde, comme toi, la beauté de ce qui nous entoure.

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    Tout va bien.

    J’ai passé avant-hier une soirée privilégiée avec toute ta famille, ta mamy, tes tantes, oncles, cousine, JC aussi, soirée qui met du baume au cœur.

    Et, Pierre arrive ce soir pour passer ce temps, ici, à Fontarèches, dans ton « Autre Maison » comme tu l’appelais.

    Oui, tout ira bien. 

     

  • Voyage

    Calée confortablement sur mon siège, je regarde par le hublot. Je me laisse aller de nuage en nuage, bercée par mon imagination qui te dessine sur l'un d'entre eux, tes cheveux bouclés au vent, ton sourire d'une infinie douceur sur tes lèvres, ta robe blanche flottant dans les airs...

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    Je tends la main vers toi...Tu l'attrapes au vol, me regarde avec tes yeux plein d'Amour et me chuchote des mots qui se perdent dans le silence de ton paradis. Quelques lettres s'échappent et suffisent à éclairer mon coeur. La brise légère désagrège peu à peu les nuages, ton image s'efface ne laissant que l'effluve de ton parfum et la chaleur de ta main dans la mienne.

    Praslin. Eaux turquoises, sable blanc, ciel bleu limpide, soleil de plomb. Je suis émerveillée...comme à chaque fois, où que je sois, par la magie de la nature. Je me laisse envahir par cette joie immense qui bouillonne dans ma poitrine et, j'abandonne mon corps à la douce moiteur de l'air et mes yeux à la merveilleuse beauté de cette nature, reine ici, maitre de tous.

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    Je ferme les yeux et, tout au creux de ma main, je sens encore tes petits doigts. Oui, tu es là, je le sais, partageant avec moi en silence ce magnifique trésor qu'est la vie. 

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