Il y a des jours où rien ne va…le précipice, la falaise qui attire vers le bas, sans que je puisse mettre un mot réellement dessus peut être à trop vouloir justement y poser des mots. Je ne sais plus. Mettre des mots sur son mal être ou mettre des mots sur des maux. Faut-il encore trouver le miroir en face qui va répondre…
Et ce matin, je me suis levée tôt, comme chaque matin. En pleurs comme souvent ces derniers matins, trop consciente de la réalité. Dépressive dirons ceux qui ne savent pas. Libre à chacun…
Et, m’attendait dans ma boite mail, un message réconfortant dont je vous livre quelques lignes :
« Un petit mot ce soir pour te dire combien je pense à Fiona mais aussi à toi forcément.
Nous sommes nombreux à avoir en nous cette énergie fabuleuse qu'elle nous a donné, qu'elle a partagé et c'est un cadeau unique chaque fois que nous nous revoyons, avec x, avec x, nous parlons de Fiona, forcément.
Quand nous étions ensemble à x, il m'est arrivé plus d'une fois de rêver de Fiona, de la voir libre et de l'entendre me parler, c'était bon.
Et aujourd'hui, je la sens présente en nous tous et c'est un vrai bonheur que de penser à Elle.
Je voulais juste partager ce que je ressens ce soir avec toi.
J'espère que tu vas bien.
Je t'embrasse et te souhaite par la même occasion un belle année 2012 remplie de moments heureux »
Cela faisait des mois que personne ne m’avait parlé de Fiona ainsi, mis à part les quelques rares personnes habituelles. C’est tellement fort pour moi, tellement exaltant, tellement intense et indescriptible de pouvoir lire que ma fille, ma chaire, mon unique, est quelque part encore présente dans la vie de quelque unes. Et pas les moindres.
Je n’en veux à personne de ne plus m’en parler ou d’avoir quelque part oublié. Nous sommes « si peu » en définitive sur cette terre. La joie d’une naissance puis la terreur et la douleur d’une mort…pour en définitive finir je ne sais où, juste la porte à côté comme le dit le fameux poème. La porte à côté au début…puis la porte loin…pour finir la porte très loin, si loin cette porte qu’il est difficile de la voir.
Pour moi, la porte n’a jamais existé. Elle est là, sa vie c’est la mienne, ma vie c’est la sienne, ses pensées continuent de se mélanger aux miennes. Elle est en moi. Et je l’entends me taquiner parfois. Ou me gronder. Me secouer. Me sermonner. Se moquer de moi. M’apprendre encore. Me dire « sois patiente », « sois indulgente », « excuse-toi », « fonce »…
« Je t’aime »…oui je l’entends, elle me le dit.
Bon certes, elle n’est pas là, comme vous et moi, c’est vrai. Mais elle est en moi. Et c’est ce qui me fait tenir.
Tenir ? Oui, entendez par là, se lever le matin, se doucher, se laver les dents etc…Parler, discuter sur facebook, téléphoner, manger, aller chez le coiffeur, se maquiller, paraitre normale, rire, sourire, plaisanter. Tenir c’est ça. Faire l’effort de. Parce qu’il faut le faire.
Pendant que je suis dans la confidence (n’en déplaise à ceux qui déteste le blog de Fiona, devenu mon blog et qui ont eu le courage de me le dire), (n’en déplaise aux anti-facebook)…Pendant que je suis dans la confidence, je ne sais ce que je serais devenue sans ce blog. Sans ce moyen de dire, parler, exorciser mon mal, lâcher. Sans facebook également et tous ces petits mots de bonne humeur, le matin, le midi, le soir. Sans toutes ces personnes inconnues qui sont devenues un jour réelles. Toutes ces mamans extraordinaires, comme moi, qui se reconnaitront. Sans Pierre qui est toujours là, à l’écoute, qui vit Fiona comme moi. Sans cop’s…qui me tend la main sans relâche. Sans Marie ma douce qui me comprend. Sans Joëlle, Jluc, Mélissa toujours aimants et attentifs. Sans ma petite mère, que j’aime plus que tout. Sans ceux qui en silence, sans que je le sache, à tort peut être, sont là…Sans mes 2 cousines avec lesquelles je parle sans tabou. Sans mes quelques amis de longues dates qui comprennent le pourquoi du comment, sans mot parfois. Sans les amies de Fiona…Sans Jean-Christophe qui m’accompagne chaque jour avec amour.
Sans vous tous, sans tout ça, waouh…je ne sais où je serai. J’en ai conscience ce soir.
Et pourtant demain, je ne peux prévoir quelle sera ma journée. Belle comme une marguerite ? Ou belle comme une journée d'une autre vie où j'écoutais alors "Perfect Day" ?