Le soleil est là, comme en plein été. Les oiseaux chantonnent leur mélodie habituelle, les moutons bêlent gentiment, les mouches tournoient autour de moi comme chaque jour d'octobre à juin, quelques papillons jaunes se posent délicatement sur les fleurs encore robustes de cet été indien...Tout est à sa place, normal.
La crise poursuit sa route à la limite de la catastrophe, la famine en Afrique s'aggrave, le monde continu à souffrir, la terre tourne mal. Tout est si normal.
Des gens meurent seuls au monde, certains se déchirent pour des broutilles, pendant que d'autres se délectent de la misère humaine. L'insécurité est grandissante dans certaines villes du monde, la peur n'est pas rare. Les inégalités sociales se marquent davantage ici ou ailleurs, la différence quelle qu'elle soit ne parvient pas à vaincre son combat. Tout est-il vraiment si normal ?
Et subitement perdue dans mes pensées sombres de réalité, les mains dans l'argile, je pense à la douceur de la peau de ma fille, à l'éclat de son sourire, à ses yeux rieurs, à ses rires qui ne cesseront jamais de venir faire écho aux miens. Je pense à ses boucles indisciplinées, à ses petits pieds qui avaient oublié de grandir, à ses épaules bien dessinées, à sa lèvre supérieure retroussée. Je pense à ce petit grain de beauté. Chaque petit détail là, en moi, chaque petit détail qui m'accompagne, m'aide à respirer. Les années passent et je la revois tant et si bien, je la sens entre mille parfums, je la ressens bien au-delà du toucher.

C'est ma douceur à moi. Celle qui me donne une raison supplémentaire d'être là, les pieds qui touchent cette terre. Cette terre fabuleuse, magique, presque qu'irréelle, d'une beauté vertigineuse. Au dessus de laquelle brillent nos multitudes d'étoiles...
Nous sommes inséparables
Nous sommes indissociables
Elle est profonde est belle
Elle comble tout l’espace
Elle voyage près de moi
A la première place
Dans le train quotidien
Elle prend toute la place
Elle ne me quitte jamais
Me regarde dans les yeux
Je ne la comprends pas
Elle ne me quitte pas
L’absence et moi nous sommes inséparables...
Les Inséparables - Da Silva