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  • A vous les filles

    Je suis triste de vous savoir tristes, j'aimerais tant que la vie soit plus simple et que tout ceci ne soit qu'un vilain rêve...Hop, on efface tout et la petite fée nous rend nos enfants.
    Malheureusement dans la vraie vie, ça ne se passe jamais comme ça.

    Moi, c'est en pleine nuit ou le matin que j'ai le plus de difficultés.
    Je pleure en me réveillant.
    Ma première pensée en ouvrant un oeil allait vers Fiona. Il me tardait toujours d'aller la réveiller, de voir ses yeux plein de sommeil et de la regarder s'étirer comme elle pouvait.
    Puis venait son sourire, son grand sourire.
    Rien n'a changé, ma première pensée vient à elle le matin, sauf qu'elle n'est plus dans son lit.
    ça va faire bientôt 3 ans, et je ne suis plus le zombi des 16 premiers mois où ma souffrance était à moitié éteinte car je me la refusais.
    J'ai arrêté le prozac il y a 1 an 1/2, j'ai avancé, j'ai pleuré des océans entiers mais putain qu'est ce que j'ai toujours mal !!
    J'ai viré ma vie, j'ai déménagé, j'ai tout balancé, seule est restée cette souffrance terrible qui me fait mal partout.

    Oui les filles, nos souffrances se vivent de l'intérieur. Rien ne transperce...Un sourire, un oeil pétillant, un éclat de rire, maquillage, coquetterie, tout y est !
    Mais en dessous, c'est moins drôle...
    Je le sais tout ça.

    Et, comme dit Isa, nous sommes passés de la "grande famille du handicap" à la "grande famille du deuil", comme ça, sans s'y attendre, brutalement et sans y être préparées.
    Il va falloir pourtant s'y habituer, s'adapter car ce n'est pas elle qui s'adaptera à nous.

    Bientôt Noël et le Jour de l'An. Des mots qui à présent raisonnent mal en vous. Oui, ça fait peur ! Je vous comprends.
    Nous à Noël, nous avons décidé de ne rien faire. Juste une messe dans la soirée. Je ne suis pas allée à une messe en dehors des enterrements depuis...plus de 20 ans, je crois bien.
    Une envie cette année, une impression qu'il est vital que j'aille à la messe ce soir là.
    Et pour sûr, que je vais me sentir très loin des gens que je vais y croiser...mais c'est pas grave, je n'y vais que pour elle et pour moi.
    Et peut être pour lui (là haut) s'il est sage :))

    Après ce sera le début d'année et, au fil des mois, des dates fatidiques pour chacune d'entre nous. Des dates pleines de douloureux souvenirs ou de merveilleux souvenirs.
    Et tous les ans, il en sera ainsi. Ainsi va la vie.

    Alors, prenez soin de vous, parlez, évacuez tant que vous pouvez car la vie est longue. Et cette vie qui a tout son sens, autant faire en sorte qu'elle soit belle !

     Je pense si fort à vous les filles !
    Et à Jules, Marine, Kévin et Fiona, des milliers de bisous volants...

     

  • Lettre à ma fille

    Trois jours en Ile de France pour passer un moment auprès de mes proches, faire un tour pour revoir ta tombe au cimetière, et me rappeler que Paris existe encore avec son RER bondé, son bruit incessant de voitures que tu n’appréciais guère et ses boutiques diverses et variées. Tu te rappelles comme tu aimais les fringues ? Nous passions du temps à te faire choisir tes vêtements…et tu rigolais comme toujours J

     

    J’ai passé un moment avec Pierre, dans son bel appart de St Germain, nous nous racontons nos vies, nos projets. Tu es là, avec nous, fidèle à notre présent.

    J’ai déjeuné avec Momo, ta Momo, ta copine de rigolade et d’émotion qui a toujours son pèle mêle de tes photos dans son salon. Tu sais quoi ? Nous allons nous refaire une soirée crèpes un de ces jours chez ta cop’s Michèle avec tes amies. Cette soirée crèpes que tu avais demandée, toujours partante pour la fête,  et que nous avons quand même fait à la date prévue. Malgré ton départ…

    Et oui, ce n’est pas la distance des unes et des autres qui va nous empêcher de nous revoir, une fois de temps en temps.

    J’ai ensuite passé la soirée chez tata Sophie avec Mamy. Son nouvel appart est super sympa. Tu aurais pu y accéder sans problème avec ton fauteuil et en plus elle a un jardin ! Tu aurais aimé, c’est certain !

    Et la dernière soirée, j’étais chez tata Joëlle, Jean-Luc et Mélissa. Joëlle a pris le relais de Mamy, elle s’est cassée le coude. Tu lui aurais dit certainement de faire attention à elle, comme tu l’avais dit à Mamy J Quant à Mélissa, toujours la même, belle et marrante. Le smile en permanence. Vous n’êtes pas cousines pour rien.

     

    On revient à Paris en décembre. Histoire de faire le tour des illuminations de Noël et de voir Aaron en concert. Je pense à toi dès que j’entends la chanson « Lili ». Tu trouvais cette chanson si triste que tu lâchais tes larmes systématiquement. Nous étions obligés de l’arrêter ! Oui je pense à toi quand j’écoute cette chanson. Quand j’écoute plein d’autres musiques aussi. De toutes façons je pense à toi tout le temps. Tout me fait penser à toi. Même en dormant, je pense à toi.

     

    Nous essayerons de passer voir tonton Jean-Mi au pays Basques courant janvier. Avant de partir au Nicaragua le 8 février.

     

    En attendant, on continue les travaux à Fontarèches. Tu as vu ta chambre ? C’est un vrai bordel ! On y entrepose tout et n’importe quoi. Je crois que je me suis enfin décidée à tout changer dans cette pièce. Par commencer par la déco. Je vais repeindre. Je laisserai quand même quelques unes de tes photos. Et cette pièce va devenir le bureau. J’y laisserai quand même ton lit dans le fond. En définitive, je ne vais pas changer tant de choses que ça. Juste la couleur des murs.

     

    Le garage a bien avancé. Il ressemble presque à une chambre. J’aurai un coin pour faire de la sculpture. Je n’ai rien touché depuis que je t’ai modelée. Ça me manque. Je vais m’y remettre.

     

    Et ensuite, une fois que Fontarèches sera terminé, nous réattaquerons les travaux aux gîtes. Quand je dis nous, je parle de JC. Moi je ne suis là que pour lui passer ses outils…Non je rigole !  

    Ça touche à sa fin, tout ça. Je suis bien contente car ces travaux aux gîtes n’ont pas été une partie de plaisir. Des nuits blanches, oui…Mais peu importe les difficultés, c’est mon projet, ton projet. C’est la seule chose qui compte à mes yeux.

     

    Allez, ma nénette, je te laisse pour aujourd’hui et je t’envoie des milliers de baisers volants mon Amour.

     

    Ta maman qui t’aime

     

  • Juste un sourire

    Il y a des nuits où le sommeil s’arrête net, après un mauvais rêve. Après un mauvais rêve irréel mais qui n’est en fait que le reflet de la réalité.

    Il y a des nuits ainsi, où je reste immobile,  n’osant ouvrir un œil de peur de ne plus pouvoir sombrer dans une douce léthargie. Et mes pensées s’activent alors même que mon corps est encore inerte. Ça travaille dur là haut…Le cerveau a cette faculté de se couper du corps, de prendre des initiatives sans qu’on lui demande, de se mettre en route tout seul à n’importe quelle heure et de foutre ainsi ma nuit en l’air ! Et là, ça devient le bordel total !   Une pensée en fait venir une autre, puis une nouvelle autre, et encore une autre, jusqu’à ce que les larmes s’en mêlent.

    Mais bon, après tout, chacun son lot de problèmes. Nous devons tous faire face un jour à une situation difficile : une charge de travail bien trop importante, une rupture douloureuse, une machine à laver en panne, un corps défaillant, un deuil, un pneu crevé, une tumeur, un problème d’argent, un ongle cassé.

    Il n’existe pas d’échelle de la souffrance morale. Chacun sa capacité à rebondir.

    Alors certains se renferment sur eux, pensant qu’ils sont les plus malheureux du monde, pensant que c’est la fin du monde, oubliant jusqu’à l’existence de l’autre. L’autre qui justement se démène pour garder la tête hors de l’eau.  Et qui se sent seul.

    Alors parfois, il est bon et doux pour chacun, d’oublier ses vrais ou faux problèmes,  de regarder autour de soi, de passer un coup de fil, de dire un mot gentil, d’envoyer juste un sourire.

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    Cette note je la dédie à tous ceux qui sont dans la peine aujourd’hui.

  • Merci !

    Un mot chaleureux qui fait chaud, une anecdote qui fait rire, un état d’âme qui fait triste, un mot doux qui ranime le sourire, une vidéo drôle qui fait rire aux éclats, un visage derrière la webcam qui amuse, une histoire qui chavire le coeur. Vous êtes le soleil dans mes tristes pensées parfois, vous êtes devenues une partie de mon quotidien, un environnement qui m’est cher, qui m’apporte tant de richesses.

    Nos enfants, nos Amours, notre bataille, notre point commun parmi tant d’autres.

    Vous êtes des battantes, des croqueuses de vie, des peu communes.  Des fortes au cœur tendre, des sensibles au bon tempérament, des généreuses attentives, des femmes exceptionnelles.

    Vous vous reconnaitrez…toutes.

     

  • Tu es

    Un jour, j’ai fait le deuil tiré un trait sur mon bébé qui grandirait bien, sans problème de santé, j’ai fait le deuil tiré un trait sur mon enfant  qui ferait des études bilingues comme son père, qui serait une adolescente facile ou difficile, qui serait proche de moi, me confierait ses secrets, aurait ses premiers émois. Un jour j’ai fait le deuil, tiré un trait sur ma fille qui aurait des enfants, qui aurait une vie de femme. Un jour j’ai fait le deuil tiré un trait sur des futurs petits enfants que je n’aurais jamais. Un jour j’ai tiré définitivement un trait sur une normalité qui ne serait pas la mienne…simplement, naturellement, instinctivement. Sans effort. Avec Amour. Parce que je t’avais toi. Toi, ma fille, qui de ton caractère entier, de ta tendresse infinie, de ton humour sans cesse renouvelé, de ton amour exclusif et véritable, de ta bonté, de ta générosité sur le monde, de ta maturité hors norme me comblait dans ma totalité. Dans mon entièreté. Je pensais faire une grande partie de ma vie avec toi, vieillir égoïstement à tes côtés. De tes petites mains, tu me rassurais et me réconfortais. Tandis que moi, je te donnais simplement mon être entier et te soignais. T’aimais. La vie aurait pu durer ainsi une éternité, sans que le moindre manque vienne me titiller ou me chagriner. Le bonheur présent dans chacun de tes regards, dans chacune de tes phrases, dans chacun de tes gestes incertains.

    Tu es l’Amour de ma vie, celui qui me fait frémir encore rien qu’à la pensée de ton regard sur moi et de ta petite main dans la mienne. Tu es l’Amour de ma vie et sans toi, la vie n’aura jamais le même goût.  Jamais.

    Tu étais, tu es mon enfant unique. L’unique raison de mes Noël, de mes fêtes des mères, de mes anniversaires. Tu me manques. Je t’aime tant.

  • La larme

    Transparente, ovale, flamboyante, luisante, chaude, salée, la larme renferme à elle seule une multitude d’informations et de messages.

    Bruyante ou silencieuse, isolée ou groupée, légère, limpide, elle coule sur la peau, jusqu’à l’ultime saut où, emportant avec elle dans sa chute, d’innombrables émotions, elle va finir sa courte vie en une minuscule flaque d’eau prête à s’évaporer.

    Ainsi vont nos souffrances cachées, nos douleurs physiques immesurables, nos nostalgies du passé, nos chagrins inconsolables, nos amitiés perdues, nos amours éteints, nos âmes perdues, nos regrets, nos remords.

    Ainsi vont nos peurs de l’instant, nos phobies, nos angoisses de la vie.

    Ainsi vont nos rires merveilleux, nos grands bonheurs, nos émerveillements.

    La larme si petite, hésitante ou timide qu’elle soit, modifie en une fraction de seconde le regard, le mot, le geste…

    Mes larmes s’expriment. De rire, de chagrin, de bonheur, de tristesse. Elles vivent. Je les laisse vivre.

    Et vous … ?