L’automne s’installe doucement, transformant les sons, modifiant leur résonnance, remplaçant les couleurs. La luminosité se meure quelque peu, le soleil s’absente, la lune nous nargue, les cigales se sont éteintes.
C’est alors que je m’invente des projets, des vacances d’hiver au soleil, des week-ends sous le vent, des extrêmes, des sourires et des rires fous. C’est alors que je mets le turbo pour ne pas voir le déclin de l’été, pour ne pas avoir le temps, le temps de rien, le temps de penser.
Et c’est alors aussi que je me sens seule, perdue.
Contrainte de faire face en silence aux reproches et aux mots méprisants de l’une et, contrainte de faire face en actions aux attaques juridiques de l’autre.
Affectée d’observer impuissante les maux d’un proche, le chagrin de quelques amies, la maladie d'autres.
Et en moi, toujours cette douloureuse et silencieuse souffrance du même manque.