En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Chaque matin, se persuader que la journée sera belle, que le soleil brillera et que l’angoisse de la veille disparaitra comme par magie pour ne jamais revenir.
Chaque matin, ne pas oublier que la vie est un précieux cadeau, que l’avenir sera joyeux et qu’il y a encore tant à faire, à découvrir et à partager.
Chaque matin, se dire qu’il faut avancer, regarder devant et que tout peut changer.
Chaque matin, penser aux richesses du passé devenues les trésors du présent …
Ma dernière note date du 18 juillet, le jour des 19 ans de Fiona.
Quoique je fasse, où que j’aille, Fiona est continuellement dans mes pensées. J’ai cru pendant de longs mois que je pouvais guérir de ce chagrin, soigner ces angoisses, revivre totalement.
Je suis partie en Grèce, du rêve, de la beauté plein les yeux, de la sérénité, des instants délicieux. Le bonheur certainement mais un bonheur ombragé par ce manque de ma fille.
En rentrant je me suis mise à fond dans les gîtes, quelques menus travaux, les meubles, la déco. Du monde à la maison, des amis, la famille. Un semblant de bonheur. Mais ce manque persistant me ramène sans cesse à cette réalité.
Puis, je suis partie dix jours à Saint Germain en Laye. Là-bas, tout me ramène à elle. Je me sens heureuse d’être si proche de cette vie si lointaine…Je croise ceux qui l’ont connue, je rentre dans les mêmes boutiques, je refais les mêmes parcours, je marche sur les mêmes pavés. Certes, sans elle. Mais je touche mon ancienne vie du regard.
Ce retour à Fontarèches est un retour à la réalité. Submergée par des soucis au niveau des gîtes, submergée par le chagrin surtout. Je me sens lasse de me lever le matin et de devoir affronter ce combat du manque. J’en arrive à me dire, si seulement j’avais pu « conserver » son corps près de moi pour la toucher…des choses qui ne se disent pas dans notre civilisation où la mort est un sujet tabou. Je sais. Désolée pour ceux que ces mots dérangent.
Je me perds dans mes souvenirs et je m’y accroche pour mieux vivre ou survivre. Tant de choses m’échappent ou me glissent dessus. J’ai perdu mon essentiel. Alors je me détache de certaines choses pour m’attacher parfois à des détails qui me paraissent vitaux. Tout comme cette belle marguerite que j’ai fait faire par une créatrice au décès de Fiona. Un pendentif en forme de marguerite en or blanc parsemée de diamants. Belle marguerite à l’image de Fiona, les diamants signe de notre Amour pur et éternel. Ce bijou renfermait un peu de ses cendres. Le 12 juin dernier, jour de mon anniversaire, j’ai perdu ce bijou auquel j’étais attachée comme à la prunelle de mes yeux. Je n’y ai lu aucun message…mais je n’en ai pas dormi pendant des nuits.
Des détails qui embrument les yeux et donnent des coups en plein cœur, comme ce document administratif trouvé par hasard ce matin où est inscrit son nom et prénom, née le 18/07/1991 à Saint Germain en Laye, décédée le 24/02/2008 au Chesnay. Je ne l’ai pas encore avalé, ni intégré et encore moins digéré. Je ne peux tout simplement pas y croire.
Et pourtant je crois pouvoir dire que je suis une battante, une optimiste, une de celles qui savent rebondir. Mais ce chagrin est sans nom tant sa puissance m’envahit des pieds à la tête, me laisse sans voix et sans mouvements.