Cette nuit l’angoisse de ton absence définitive s’est installée peu à peu en moi.
Légère sensation désagréable qui débute au plexus, avec des petites étincelles qui montent jusqu’à la gorge.
Puis, elle s’éparpille, s’étale pour s’emparer de chacun de mes organes, jusqu’à mon esprit et mon repos intérieur.
Elle dégouline dans mon corps, se l’approprie en y laissant sa marque.
La lourdeur de la souffrance qu’elle disperse jusque dans les moindres recoins.
Ce poids qui entrave tout bien-être, toute perception du bonheur.
Toujours là, plus ou moins pesant, toujours là à me rappeler l’effroyable.
Je suis impuissante face à une telle adversaire, j’attends, je me sens tellement vulnérable.
J’attends. Je te parle, viens moi en aide.
Et je pense à ces beaux jours qui arrivent et qui n’auront plus jamais le goût d’avant.
Je vois ton visage d’adolescente que je ne connaîtrais jamais autrement.
Je vois ton sourire, si tendre, si vrai, dénué de tout intérêt.
Je sens ta petite main se poser sur ma peau.
Ce ne sont que des perceptions, des images irréelles…
Plus rien n’est réel.
De mes jours, à mes mois, à mes années, de la vie qui est mienne au monde qui m’entoure.
Plus rien n’est réel.
Le film se poursuit malgré l’image principale restée figée à jamais.
Les sons grésillent et se transforment au gré de ma mémoire.
Et elle est là, en moi, cette angoisse qui me réveille. Qui me rappelle l’horreur inattendue.
Tu n’as fait qu’une courte apparition. Juste un aller retour le cœur plein d’un trésor inouï.
Trésor que tu as distribué autour de toi, sans compter, jusqu’à oublier tes propres souffrances.
Nous rassurer, nous apprendre, nous aimer.
L’angoisse poursuit sa route interminable, elle m’enveloppe, me serre, m’étouffe.
J’ai peur, si peur de vivre sans toi. Petit bout de femme. Mon petit bout de femme.
Je ne suis qu’une masse de frayeur posée sur le lit.
Un esprit malade dans un corps habité.
Viens moi en aide.
Envoie moi ce sourire plein de vie.
Pose ta main sur mon épaule, réveille moi.
Réveille moi.
La vie est là, je le sais.